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Ursula von der Leyen tend la main aux agriculteurs

Strasbourg, le 13 septembre 2023. La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, prononce son ultime discours sur l'état de l'Union de sa mandature actuelle.

Dans son dernier discours sur l’état de l’Union, la présidente de la Commission européenne infléchit son discours sur le pacte vert en équilibrant la protection de la nature et la production agricole.

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Ursula von der Leyen veut relancer « un dialogue stratégique sur l’avenir de l’agriculture dans l’Union européenne ». Lors de son dernier discours sur l’état de l’Union de sa mandature, le 13 septembre 2023 devant le Parlement de Strasbourg, elle a « tenu à rendre hommage et respect aux agriculteurs qui assurent la sécurité de nos approvisionnements ».

Pourtant, la pièce maîtresse de sa politique, le pacte vert (Green deal) a cristallisé des critiques des représentants d’une partie du monde agricole. La dernière bataille en date est le vote de la loi de restauration de la nature. Le vote a été acquis de justesse malgré l’opposition forte de son propre groupe parlementaire, le PPE (conservateurs), majoritaire au Parlement européen le 12 juillet 2023. Mais elle semble apporter des nuances à son discours à l’heure où elle envisage peut-être de se représenter à un nouveau mandat.

Lettre d’intention

« Ce n’est pas qu’un état de l’Union, c’est aussi une lettre d’intention », confirme-t-elle. Ursula von der Leyen met désormais sur un même pied la protection de la nature et la production agricole en quantité suffisante pour assurer la souveraineté alimentaire de l’Union européenne. « Nous avons besoin de plus de dialogue et de moins de polarisation. C’est pourquoi nous voulons lancer un dialogue stratégique sur le sujet », annonce la présidente de la Commission.

La confirmation de cette inflexion est venue de la bouche de Manfred Weber, le président du groupe PPE, en commentaire : « Je me réjouis de cette nouvelle phase du pacte vert. Nous devons soutenir les agriculteurs et produire davantage de denrées alimentaires afin de lutter contre l’inflation. » La députée française du même groupe, Anne Sander, a réagi sur le réseau X (ex-Twitter) : « Maintenant, les paroles devront être suivies d’actes pour donner le goût de la terre aux plus jeunes et assurer la pérennité de l’agriculture. »

Un signal attendu

Membre de Renew, l’autre composante de la coalition majoritaire sortante, le député Jérémy Decerle abonde dans le même sens. Il s’est déclaré heureux « d’entendre enfin la présidente mentionner l’agriculture et l’alimentation. Un signal attendu par beaucoup. Derrière ces paroles agréables, la Commission devra surtout faire preuve d’écoute vis-à-vis de la profession et de cohérence dans ses ambitions. C’est ce dont ce secteur a besoin. »

Peter Meedentorp, le président des Jeunes agriculteurs européens (Ceja), s’est déclaré prêt à prendre une part active dans l’élaboration de ce dialogue stratégique. Le Copa-Cogeca, le représentant européen des syndicats agricoles majoritaires et des coopératives, a noté cette volonté de dialoguer, confirmant à ses yeux la lettre de mission adressée au nouveau commissaire chargé du pacte vert, Maros Sefcovic, quelques jours plus tôt. Le Copa-Cogeca expose toutefois ses conditions à la reprise du dialogue : mener une analyse des différentes lois déjà contenues dans le pacte vert et soumettre à une étude de faisabilité toute nouvelle proposition dans ce cadre.

Élargissement

Par ailleurs, Ursula von der Leyen a défendu son bilan global. Au sujet du pacte vert, qu’elle juge « juste et équitable », elle a annoncé une volonté de réduire de 25 % les obligations de déclarations administratives qui pèsent sur les entreprises. Elle a annoncé l’ouverture d’une enquête sur les subventions publiques chinoises aux automobiles électriques pour défendre l’industrie européenne face à des « prix artificiellement bas ».

L’autre point fort de son discours concernait l’élargissement de l’Union. Bruxelles doit présenter à l’automne ses recommandations sur l’ouverture de négociations d’adhésion avec l’Ukraine et la Moldavie. Cinq pays des Balkans occidentaux sont aussi candidats à l’adhésion, et pour certains en négociation avec l’Union européenne depuis une décennie. « Nous ne pouvons pas — nous ne devrions pas — attendre de modifier les traités pour avancer sur la voie de l’élargissement », a souligné Ursula von der Leyen.

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